Au bon vieux temps
Bonjour et bienvenue !
Je m’appelle Daniel Viragh et je suis poète, auteur, compositeur et interprète. J’habite à Vancouver et j’écris en français et en anglais.
Je vous souhaite la bienvenue aux ondes de la Poésie du mal — poésie visant à nous rassembler en une communauté littéraire, ainsi que spirituelle autour des valeurs communes de l’introspection, de l’amitié et du respect des cultures.
N’hésitez pas à nous rendre visite par l’entremise de notre site web, poesiedumal.com, ou vous pourrez d’ailleurs aussi nous envoyer un ou des messages, avec vos suggestions et vos commentaires.
Les poèmes que je vais vous lire sont tirés de mon livre La ballade des gens libres, disponible sur Amazon.
Aujourd’hui je vous lirai un poème nostalgique, dans lequel on aborde ce que notre passé devient pour nous, quand il n’est plus présent :
Au bon vieux temps
C’la fait si longtemps, mais il faut
rev’nir au bon vieux temps :
de me souvenir de tout c’qu’on a, nous deux entamé,
il y a tant de belles années.
La dernière fois qu’on s’est vus,
on s’était dit des choses ben crues ;
je m’suis faite pas mal de peine,
pour pouvoir te dire en vérité, que j’t’aime.
Il s’est passé ben des choses...
on ne peut p’us voir la vie en rose ;
on peut même p’us reconnaître ses prop’ zenfants...
comme c’était ben p’us simp’e, auparavant.
Dis-moi donc tout c’qui s’est passé :
as-tu aussi pleuré, joui, cessé de niaiser ?
Dis-moi, que tu n’as manqué de rien ;
rappelle-moi, tout ce dont j’ai besoin.
Eh oui, on s’est chicané si carrément :
on a eu tort ; on était ben contents.
Là où on pensait être sans abri,
on sentait toujours les pissenlits.
J’pense à toi depuis si longtemps,
j’espère te revoir, et l’bon vieux temps —
pour peut-être une dernière fois pouvoir t’apprécier,
et ces pépites de bonheur, qui restent de notre terrible passé.
Notre second poème porte sur la valeur que l’on donne à la parole, ainsi qu’aux effets que certains mots ont sur d’autres personnes:
Les mots
Les mots de cette personne,
que vous connaissez bien :
qui ne pouvait plus ;
qui ne pouvait, rien :
vous ont-ils plus
ou moins éduqués ?
Étaient-ils sévères ?
Se sont-ils bifurqués ?
Les mots de cette personne,
que vous dites, si cruelle :
les avez-vous crus ?
Étaient-ils sans voyelles ?
Les auriez-vous,
vous-mêmes imaginés ?
Étaient-ils sans fautes ?
Sans force et sans pitié ?
Les mots de cette personne,
que vous dites mal élevée,
par vos manières, vos gestes,
et vos visages endormis :
n’ont-ils pas pu vous plaire ?
Ne vous sentez-vous pas meurtris,
parce qu’elle respirait,
parce qu’elle vous frappait au nez,
ou à la gorge ?
N’auriez-vous pas pu avoir l’audace,
et la capacité, de vous y prendre
sans rancune, d’y fumer un joint,
de vous y retrouver en solidarité ?
Les mots de cette personne,
qui se sentait si mal à l’aise parmi vous :
ne seraient-ils quelque rêve
de nuit blanche (ou de lune de miel),
passée dans un asile de fous,
ou dans une cage aux folles ?
Ne seraient-ils que quelque
simulacre mal disculpé ?
Parle-t-on que d’un fiacre, et non pas d’un carrousel ?
Bref, les mots de cette personne,
de promesse incertaine :
ils faisaient preuve d’une foi ancienne,
la nôtre et la leur,
la tienne et la mienne.
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Donc, voilà — je vous invite à nous suivre sur Internet au site poesiedumal.com. Merci bien d’avoir écouté et on se retrouve la prochaine fois, à Poésie du mal.